ESPÈCES/RACES

Le top 10 des idées reçues sur le Furet

Malgré une présence de plus en plus importante dans les foyers français, le furet reste victime de nombreuses idées reçues. Si certaines ont tout de même un fond de vérité, la plupart sont simplement un héritage des croyances de nos ancêtres concernant les Mustélidés en général. NAC Magazine vous aide à démêler le vrai du faux !

1. Le furet est un rongeur : FAUX

Un petit museau pointu, des yeux noirs en boutons de bottine, de jolies oreilles rondes… Autant de caractéristiques qui, aux yeux du grand public, évoquent les rongeurs plutôt que les chiens ou les chats. Pourtant, le furet n’est pas un rongeur mais bien un carnivore domestique ! Ce petit prédateur appartient à la même famille que les blaireaux, les loutres et les fouines (Mustélidés). S’il ressemble de loin à un rongeur, c’est justement parce que son ancêtre (le putois d’Europe) a évolué pour être un chasseur de souris, campagnols et autres rats des champs ! D’ailleurs, le mot Mustélidés vient de mustela, qui signifie « chasseur de souris ». Dans la nature, le putois se nourrit notamment de lapins, de mulots, de musaraignes et de rats.
Pour toutes ces raisons, le furet est totalement incompatible avec les lapins, les cobayes et tous les petits rongeurs domestiques ! À ses yeux, il s’agit de proies qu’il n’hésitera pas à attaquer et à tuer. Il ne s’agit pas de cruauté, mais simplement d’un comportement naturel. Pour lui, tout ce qui ressemble de près ou de loin à une souris ou à un lapin de garenne est susceptible de figurer au menu.

2. Le furet est végétarien ou omnivore : FAUX

Cette idée reçue est intimement liée à la précédente : dans l’imaginaire collectif, un animal de petit gabarit, et à l’allure à priori inoffensive, est forcément végétarien ou omnivore, comme le hamster syrien. Or ce n’est pas du tout le cas !
Le furet est en réalité un carnivore strict, comme le chat. Il suffit pour s’en convaincre de regarder sa dentition : il possède des canines saillantes pour agripper sa proie, ainsi que des carnassières pour déchiqueter la viande crue. Quant aux incisives et aux molaires, qui servent respectivement à couper et à broyer les végétaux, elles sont atrophiées.
Par ailleurs, le furet a des besoins très élevés en protéines animales et en graisses. Il digère aussi très mal les fibres et les glucides (sucres). C’est pourquoi une alimentation trop riche en ingrédients végétaux (fruits, céréales…) est très néfaste pour la santé des furets.

3. Le furet doit manger du pain au lait : FAUX

Pendant très longtemps, les furets ont été nourris avec des restes de table, à l’instar des chiens. Pour des générations de chasseurs, il était donc normal de leur donner un peu de tout : quignons de pain, lait, croûtes de fromage, œufs durs… Cette pratique a perduré si longtemps en France qu’on entend encore certains chasseurs âgés prôner une alimentation à base de pain trempé dans du lait – pourtant, de tels aliments sont totalement inadaptés !
Le furet est un carnivore strict qui digère très mal les produits céréaliers tel que le pain. De plus, il devient naturellement intolérant au lactose une fois le sevrage effectué. Lui donner du pain au lait risque de provoquer d’importantes diarrhées et de causer des carences graves sur le long terme.

4. Les croquettes pour furet conviennent parfaitement : FAUX

Il faut savoir que les croquettes sont principalement constituées de produits céréaliers riches en glucides, et de déchets de l’industrie bouchère (sabots, cartilages, tendons…). Chauffés à des températures très élevées, les ingrédients perdent l’eau qu’ils contenaient (extrusion) ainsi que la majeure partie des vitamines assimilables par les animaux. C’est pour cette raison que les aliments secs contiennent des additifs en vitamines et en minéraux.
La teneur trop élevée des croquettes en céréales, donc en glucides, est un facteur de risques pour le furet. En effet, une alimentation trop riche en glucides peut endommager de manière irréversible son pancréas et causer une maladie mortelle appelée insulinome.
De plus, le niveau d’acidité des croquettes et leur humidité presque inexistante expose cet animal au risque de développer des problèmes rénaux : calculs urinaires, insuffisance rénales…
Une alimentation carnée fraîche reste la meilleure option, même si elle demande plus de travail !

5. La viande rend les furets agressifs : FAUX

De nombreuses personnes n’osent pas donner d’aliments frais à leur petit mustélidé, car elles ont lu ici ou là que la viande pouvait les rendre agressifs : c’est totalement faux !
Cette idée reçue provient probablement de l’observation (très ancienne) de furets de chasse sous-alimentés, qui recevaient pour la première fois de leur vie un peu de viande de lapin, après des années de malnutrition… Il était alors normal qu’ils soient surexcités face à leur repas !
En réalité, un furet correctement nourri depuis toujours, qui n’est pas affamé ni maltraité, n’a aucune raison d’être agressif sous prétexte qu’il mange de la viande. C’est même le contraire : un animal bien nourri et en bonne santé a moins de raisons de souffrir de douleurs chroniques, qui sont une cause fréquente de comportements agressifs.

6. Les furets doivent vivre en cage : INEXACT

Comme nous l’avons déjà évoqué, il est fréquent de confondre le furet avec un rongeur. Or bon nombre de rongeurs doivent impérativement être maintenus en cage, en raison de leur petite taille. C’est ainsi que s’est répandue la croyance selon laquelle le furet est un « animal de cage » comme la souris domestique ou le hamster syrien. C’est pourtant tout le contraire !
Le furet est un animal qui a impérativement besoin d’espace et d’activité physique. Bien qu’il dorme environ 16 heures par jour, il doit pouvoir se dépenser lorsqu’il est éveillé ! Cependant, il est vrai qu’il est très doué pour se mettre lui-même en danger, par exemple en mangeant une éponge qui traîne ou en essayant de grimper à l’étagère du salon…
C’est pourquoi il est vivement conseillé de lui fournir une cage spacieuse lorsque vous êtes absent(e) ou trop occupé(e) pour le surveiller. Il est aussi important de sécuriser votre habitation pour prévenir au maximum les accidents domestiques.
Mais dans tous les cas, votre furet ne pourra pas se contenter de passer l’intégralité de sa vie en cage !

7. Les furets sont des animaux sauvages : FAUX

Malgré des allures de raton laveur tout droit sorti de la forêt, ce petit mustélidé est domestiqué depuis plus de 2000 ans. Dans l’antiquité, on employait déjà des furets pour chasser les lapins de garenne (furetage). Parmi les grandes personnalités connues pour s’adonner à cette pratique en tant que loisir, on peut citer l’empereur mongol Gengis Khan. De plus, avant l’introduction du chat domestique en Europe, ce sont les furets et parfois les fouines (Martes foina) qui étaient chargés de protéger les récoltes des rongeurs invasifs.

8. Les furets sont agressifs et méchants : INEXACT

Beaucoup de citadins ont pour seule image du furet un animal de chasse nerveux, manipulé avec des gants, qui mord dès qu’on essaye de le toucher. Pourtant cette agressivité n’est pas innée, ni inhérente à l’espèce en elle-même.
Comme tous les animaux, les furets ont besoin d’être habitués aux manipulations et aux contacts humains. Il faut prendre le temps de les toucher, de jouer avec eux, de les tourner dans tous les sens, afin de les rendre tolérants et détendus. Un furet qui est insuffisamment manipulé a de plus grandes chances de mordre par peur ou par frustration.
Par ailleurs, comme tous les Mustélidés, ces animaux communiquent naturellement par la morsure. Leur peau épaisse est plus résistante que la nôtre, si bien qu’ils ignorent qu’ils nous font mal. Dès son arrivée à la maison, il est primordial d’éduquer le jeune furet à doser ses morsures : il a le droit de pincer et de mordiller pour communiquer, tant que cela n’est pas douloureux pour l’humain.
En résumé, il ne s’agit pas du tout d’un animal agressif ou méchant, il a simplement besoin d’être éduqué et manipulé régulièrement.

9. Les furets puent, il faut donc les laver souvent : FAUX

L’appréciation d’une odeur est très subjective, il est donc normal que certaines personnes n’aiment pas l’odeur des furets tandis que d’autres la tolèrent très bien. Mais qualifier l’odeur du furet de « puanteur » est plutôt extrême !
L’odeur corporelle du furet est due au sébum, une substance grasse produite par des glandes situées sous la peau (glandes sébacées), qui lubrifie la fourrure et l’épiderme de l’animal. L’odeur musquée du sébum devient plus forte durant la période de reproduction si votre petit mustélidé n’est pas stérilisé. Lui poser un implant hormonal permet donc de limiter le phénomène, en plus de protéger la santé des furettes.
En revanche, laver votre furet n’atténuera pas son odeur ! Au contraire, un lavage trop fréquent est source d’irritation des glandes sébacées, et donc de surproduction de sébum. Le bain est à réserver aux occasions exceptionnelles, par exemple si le furet s’est roulé dans la boue lors d’une promenade.
En cas d’émotion intense, ce petit carnivore est également capable d’émettre une odeur désagréable grâce à des glandes situées autour de son anus (sacs anaux). C’est ce qu’on appelle le déglandage. Bien qu’assez fort sur le moment, ce fumet aux relents d’ammoniac se dissipe très vite et ne laissera que peu de trace sur les tissus (l’odeur part au lavage).

10. Retirer les glandes anales est indispensable : FAUX

Depuis 2004, l’ablation des glandes anales sans motif médical (tumeur, abcès incurable) est interdite par les lois européennes. Elle est considérée comme une chirurgie de convenance et une mutilation, au même titre que l’ablation des griffes ou des dents. Tout contrevenant s’expose à des poursuites judiciaires, comme l’interdiction de posséder un animal durant 5 ans.
Par ailleurs, un furet en bonne santé et détendu déglande de manière sporadique. Ce n’est pas un comportement envahissant. Au contraire, il faut commencer à s’inquiéter si les déglandages deviennent très fréquents, car cela peut être un signe d’inflammation ou d’infection des glandes anales. Il est donc totalement inutile de retirer les sacs anaux du furet. Cela le priverait d’un moyen de communication olfactive, et l’exposerait à un risque plus important de développer un prolapsus rectal, sans véritablement améliorer le confort de sa famille humaine.

Par Douchka Brouet
Furetterie Twilight Polecats