Dans la région parisienne, il n’est désormais pas rare de voir de jolis oiseaux verts… qui n’ont rien à voir avec les oiseaux de nos contrées. D’où viennent ces magnifique oiseaux ? Et représentent-ils une menace pour l’environnement ? NAC Magazine fait le point.

La perruche à collier, Psittacula krameri, est originaire d’Afrique subsaharienne et d’Inde, ou elle peuple les canopées des forêts tropicales. Pourtant, l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (OFNCFS) en a compté au mois 5300 le 27 février 2019 en Île-de-France !

D’où viennent ces jolis envahisseurs au plumage vert et au bec crochu rouge ? Il semblerait que tout a commencé après une évasion d’oiseaux en captivité dans les années 1970… Malgré un climat bien loin des régions tropicales indiennes et africaines, la population de perruches à collier s’est petit à petit adapté, pour augmenter progressivement.

Afin de surveiller l’évolution de leur population, le Muséum d’Histoire Naturelle a commencé à les compter en 2012. Cette année-là, le Muséum en a dénombré environ 2700, principalement à Massy et Aulnay-sous-Bois. En 2014 et 2016, ce chiffre a presque doublé, et de nouveaux « dortoirs » (aires de repos et de regroupement) sont apparus.

Lors de la mi-décembre 2018, on comptait 5300 oiseaux, sur un total de 6 dortoirs dans la région parisienne. Dans un communiqué, l’OFNCFS indique : « ces comptages confirment l’extension géographique de la perruche à collier en Ile-de-France » .

L’OFNCFS a également noté une baisse de population au dortoir de Massy, qui pourrait signifier que le gros groupe de perruches à collier s’est divisé en deux, et que les oiseaux ont commencé à coloniser d’autres dortoirs qui n’ont pas encore été comptés.

Malgré leur beauté spectaculaire, les oiseaux ne sont pas les bienvenus dans la région. L’espèce est accusée d’abîmer les arbres et de prendre la place d’espèces locales. Dans certaines zones densément peuplées, les riverains se plaignent du bruit incessant et des fientes sur leur véhicule. En ce qui concerne l’écosystème, l’impact de la perruche à collier n’a pas encore été étudié. Quoiqu’il en soit, et contrairement à d’autres pays européens où elle est également présente, Psittacula krameri est sur la liste des espèces invasives.

Par Marie-Sophie Germain

Photo : Wikipedia