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Comment choisir l’éleveur de mon furet ?

Tandis que la saison de reproduction du furet démarre dans l’hémisphère nord, de nombreux futurs « parents » de furets commencent à trépigner d’impatience à l’idée d’accueillir une petite boule de poils masquée. Malheureusement, cette effervescence conduit certaines personnes à acheter le premier bébé venu – pourtant, il est impératif de bien choisir son éleveur si on souhaite éviter des déconvenues ! NAC Magazine vous livre ici les clés pour reconnaître un bon éleveur de furets.

Il est compétent en matière de furets

Aussi évident que cela puisse paraître, un éleveur de furets doit…connaître les furets ! Cela semble couler de source ; or avec l’avènement des sites de petites annonces, on dénombre de plus en plus de cas d’arnaques de la part de personnes malveillantes, incompétentes en matière de Mustélidés. Il est en effet très facile de berner un futur adoptant à la recherche de son premier furet, qui dispose de trop peu d’informations et d’expérience pour se forger un avis critique !

La meilleure marche à suivre est de vous renseigner en amont et de poser au vendeur un maximum de questions dont vous connaissez déjà la réponse.
Un « éleveur » qui n’a jamais entendu parler d’hyperœstrogénisme, qui ne connait pas les vaccins adaptés au furet, ou qui vous conseille l’ablation des glandes anales est très certainement un arnaqueur !
À l’inverse, un vendeur qui peut vous parler en détails d’alimentation, des protocoles de vermifugation, des maladies du furet ou de l’éthologie des Mustélidés est assurément un éleveur consciencieux et passionné !

Ses installations sont bien tenues

La visite d’un élevage, peu importe sa taille, en dit long sur le travail fourni par l’éleveur et sur la passion qu’il porte à ses furets. C’est pour cette raison qu’un vendeur frileux à l’idée de vous accueillir doit vous mettre la puce à l’oreille : s’il refuse de vous laisser voir ses installations, c’est peut être parce qu’elles sont sales, trop petites, voire inadaptées aux furets ! Mieux vaut vous tourner vers quelqu’un d’autre.

Durant la visite, soyez attentifs à l’environnement des animaux. Ils doivent être maintenus dans des cages ou des enclos spacieux, propres, en bon état d’usure. Les furets doivent disposer d’eau propre et de nourriture de qualité, avoir suffisamment de stimulation et de place pour se dépenser. Les locaux intérieurs consacrés à l’élevage doivent être tenus propres et suffisamment organisés. Si les furets vivent en intérieur, dans l’habitation, les pièces auxquelles ils ont accès doivent absolument être ferret proof afin de garantir leur sécurité. Les réfrigérateurs et congélateurs contenant la nourriture des furets doivent également être propres et permettre un roulement optimal des aliments (les plus anciens sont consommés en priorité).
Dans le cas où les locaux vous sembleraient malsains ou en mauvaise état d’usure, il est plus prudent d’adopter votre furet ailleurs, plutôt que de risquer d’acheter un animal en mauvaise santé.

Ses furets sont en bonne santé

Il s’agit d’une des règles d’or absolues dans le processus d’adoption d’un animal : vérifier scrupuleusement l’état général de l’individu que l’on projette d’accueillir, ainsi que l’état général de sa mère au minimum.

Les yeux doivent être ouverts, brillants, indemnes de coulures et non enflés. Les narines doivent être propres, sans glaire ni trace de sang ou de pus. Les oreilles peuvent paraître un peu foncées (le cérumen des furets est brun), mais elles ne doivent en aucun cas déborder de cérumen, être enflées à leur base, saigner ou être arrachées. La bouche se referme correctement (occlusion dentaire parfaite), les dents et les gencives sont en bon état. S’il manque une ou plusieurs dents, le vendeur doit pouvoir vous en expliquer la raison.
La fourrure du furet doit être brillante, douce, fournie de manière homogène sur l’ensemble du corps (sauf en période de mue, où la queue peut se dégarnir). Il ne doit pas y avoir de parasite visible, ni de zones dépilées (signe possible de teigne). Lorsque vous caressez le poil à l’envers du sens de la pousse, il doit revenir en place spontanément.
Le furet doit avoir une démarche normale en se déplaçant, sans boiterie ni douleur visible. Sa respiration doit être silencieuse, régulière et se faire sans difficulté (si sa poitrine se creuse énormément, c’est signe de difficultés respiratoires). Vous pouvez vérifier sa bonne hydratation en pinçant et en tordant la peau située entre ses omoplates : elle doit revenir en place spontanément en quelques secondes.
Les selles observables doivent être formées, brunes, sans glaire, sang ou parasite visible.

Le comportement du furet est aussi une source de bonne santé à ne pas négliger. Il s’agit d’un animal intelligent, vif, curieux, qui s’intéresse à son environnement et fait preuve d’enthousiasme lorsqu’on l’incite à jouer. Un furet qui vous paraîtrait apathique et blasé est potentiellement un furet malade.

Il vaccine et vermifuge son cheptel

Si la vaccination contre la rage n’est pas obligatoire en France, la vaccination contre la maladie de Carré est absolument indispensable pour garantir la santé des furets. Cette maladie, transmissible de manière indirecte après avoir marché dans des déjections canines, est très contagieuse et totalement incurable.
Jusqu’à l’âge de 3 mois, le fureton est protégé par les anticorps de sa mère, transmis via le lait maternel. Il est donc primordial la femelle reproductrice, mais aussi ses congénères, soient vaccinés. Cette précaution permet d’éviter que les jeunes furets ne soient contaminés par d’autres adultes du cheptel.
Un vendeur qui ne vaccine pas ses furets, voire un vendeur farouchement opposé à la vaccination en général (mouvement Anti-Vaxx), est à fuir comme la peste ! Vous risqueriez de ramener à la maison un fureton condamné à mort.

Les vermifuges et autres traitements anti-parasitaires sont eux aussi indispensables. Ils permettent d’écarter le risque d’une infestation par des vers intestinaux, des bactéries digestives ou encore des puces. Sachant que le parasitisme digestif (coccidies, ascaris…) est la principale cause de mortalité des furetons de moins de 6 mois, un bon éleveur aura à cœur de traiter préventivement tout son cheptel de manière régulière.
Demandez toujours au vendeur du fureton à quand remonte le dernier traitement par vermifuge des bébés et de leur mère. Si la date annoncée est antérieure à 6 mois, méfiez-vous…

Il connaît chacun de ses animaux

Quel que soit le nombre de reproducteurs qu’il héberge au sein de son établissement, un éleveur sérieux doit être capable de reconnaître chacun de ses animaux et de vous donner des détails les concernant : leur provenance, leur âge (même approximatif), leur nombre de reproductions antérieures, leur historique de santé…Si l’un des reproducteurs a été acquis à un âge inconnu ou que sa provenance n’est pas certaine (cas des furets vendus par des grossistes), l’éleveur doit vous en avertir en toute franchise.
Méfiez-vous si le vendeur rechigne à vous donner une information. Cela peut être le signe que les futurs parents de votre fureton ont été trouvés sur la voie publique, volés, ou achetés à bas coût sur un site de petites annonces pour se faire facilement de l’argent sur le dos de leurs petits !

Il peut vous fournir la généalogie de ses bébés

Un bon éleveur de furets doit pouvoir vous fournir la généalogie de votre future boule de poils, même dans les cas de généalogies courtes (trois générations connues au maximum). S’il n’a aucun détail sur la généalogie d’un des parents (ce qui arrive fréquemment avec les furets de chasse), il doit également vous le signaler.
Si le vendeur refuse de vous fournir la moindre information, même à l’oral, un conseil : achetez votre furet ailleurs ! La même recommandation s’applique s’il veut vous obliger à payer pour avoir accès à la généalogie de votre furet. Ce type d’entourloupe peut cacher un trafic d’animaux : le vendeur peut ainsi avoir acheté des furetons à 10 euros sur internet, pour ensuite les revendre à 200 euros en prétextant les avoir vus naître. Ce cas de figure est malheureusement de plus en plus fréquent depuis la popularisation des réseaux sociaux.

Il peut vous montrer les parents de votre futur furet

Il existe une règle primordiale dans l’adoption de jeunes animaux de compagnie : la mère doit toujours être visible, à moins qu’elle ne soit décédée. Il s’agit d’un gage de traçabilité et de sérieux de la part de l’éleveur. S’il ne peut pas vous montrer la mère de votre futur compagnon, comment peut-il prouver que la naissance de l’animal a eu lieu chez lui ? Comment peut-il justifier son travail ?

Un éleveur rigoureux et digne de confiance acceptera toujours de vous montrer la mère de votre future boule de poils. Même dans le cas d’un décès de la mère et d’un élevage au biberon ou auprès d’une mère de substitution, il doit au moins vous montrer des photos de la mère biologique. Quant au géniteur de la portée, même s’il s’agit d’un mâle appartenant à quelqu’un d’autre (saillie extérieure), il doit pouvoir vous fournir des informations et des photographies du père de votre fureton.

Fuyez tout vendeur qui refuserait catégoriquement de vous montrer les parents du bébé, il s’agit vraisemblablement d’une arnaque.

Il répond à vos questions en détails

Là encore, l’honnêteté et la franchise sont les maîtres-mots qui doivent vous guider dans le choix d’un éleveur.
Une personne qui reste évasive face à vos questions, qui refuse d’y répondre, ou qui donne des réponses aberrantes ou contradictoires…est potentiellement malhonnête.
À l’inverse, un éleveur de qualité vous donnera des réponses détaillées, argumentées, et ne rechignera jamais à vous renseigner.

Il propose un suivi gratuit après l’adoption

Ce n’est pas parce que le fureton a rejoint sa nouvelle famille que le travail de l’éleveur touche à sa fin ! En effet, un éleveur consciencieux aura toujours à cœur de fournir une écoute attentive et des conseils de qualité à ses adoptants. Un vendeur qui essaierait de monnayer ses conseils ou qui deviendrait évasif face à vos questions a très probablement des choses à cacher.

Vous l’aurez compris : on ne choisit pas un furet comme on choisit une paire de chaussures…mais cela est aussi vrai pour la provenance de votre petit mustélidé ! Si vous souhaitez éviter de cautionner du trafic, de la maltraitance ou de la malhonnêteté, prenez le temps de chercher un éleveur digne de ce nom. Le temps et l’énergie consacrés à cette recherche seront largement récompensés par de nombreuses années de bonheur avec votre compagnon masqué !

Par Douchka Brouet
Furetterie Twilight Polecats

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