ESPÈCES/RACES

Rat : idées reçues et légendes urbaines

Le rat est malheureusement un rongeur qui souffre – à tort – d’une bien mauvaise réputation. Il serait sale et agressif, envahirait les villes pout transmettre la peste, et serait responsable d’encore bien d’autres méfaits… NAC Magazine dézingue ces mythes absurdes afin de rétablir la vérité sur ce rongeur adorable et attachant !

Le rat est responsable de la peste = FAUX

C’est un des mythes qui revient sans arrêt au détour des conversations depuis très longtemps : le rat est responsable de la peste, ce fléau qui décima une bonne partie de l’Europe. Le vrai responsable c’est la puce, qui transmet la maladie ! Oui, les puces parasitent les rats, mais pas seulement ! Tous les autres animaux et donc les humains sont aussi des victimes, d’où la propagation de la peste.

Par ailleurs, au Moyen-Age, ces rats étaient des rats noirs, ou « rats des greniers ». Aujourd’hui, leurs populations ont été remplacées par celles de rats bruns (ou surmulots), les rats que nous connaissons. Alors il n’y a vraiment aucune raison de craindre la peste !

Le rat transmet des maladies = VRAI

Nous l’avons vu, le rat ne transmet pas la peste. Qu’en est-il des autres maladies ? Comme c’est le cas pour la majorité des animaux, les risques sanitaires liés au rats existent encore. Le rat peut par exemple transmettre la leptospirose.

Cette anthropozoonose (maladie commune aux humains et aux mammifères) est due à plusieurs espèces de bactéries spirochètes. On la trouve partout sur la planète, surtout dans les zones tropicales humides. En France métropolitaine elle est très rare, avec 5 cas par million d’habitats et par an. En revanche, c’est 20 cas à la Réunion, et 100 cas en Nouvelle-Calédonie. Les rongeurs sont donc les réservoirs de cette maladie, mais également les chiens et les porcs.

Une des légendes urbaines les plus tenaces et qui refait régulièrement surface sur les réseaux sociaux est l’histoire de cette femme qui but du soda dans une canette sur laquelle il y avait de l’urine de rat, transmettant la maladie…

Comme tous les autres mammifères domestiques, le rat peut aussi transmettre la teigne. Ce trouble du à un champignon très virulent se caractérise par une dépilation importante. Chez l’humain, les lésions très caractéristiques en « roue de Sainte Catherine » sont très longues à traiter. La teigne est malheureusement fréquente chez les rongeurs venant d’animalerie, et elle est très difficile à éradiquer.

Le rat est sale = FAUX

Certes, on trouve beaucoup de rats dans les égoûts où les ordures, car les rongeurs y trouvent plein de bonnes choses à manger, ainsi que des zones de refuge. Cela ne veut pas dire qu’ils sont sales. Bien au contraire : les rats passent beaucoup de temps à faire leur toilette !

Le rat est agressif = FAUX

Non, un rat n’ira pas vous attaquer ! Et même s’il est débusqué par surprise, il cherchera à s’enfuir plutôt qu’à vous mordre violemment ! Entre eux, il y a bien sûr la mise en place de règles hiérarchiques, qui peut entraîner des disputes, mais c’est tout à fait normal chez les animaux sociaux, il ne s’agit pas du tout d’agressivité.

Le rat envahit les villes = FAUX

Récemment, la Mairie de Paris a lancé une importante campagne de dératisation, diabolisant les rongeurs. Mais comme le dit l’association Zoopolis, « les rats ne sont pas nos ennemis ». Selon un spécialiste de l’association, les rats n’ont pas envahi Paris, ils sont simplement devenus plus visible en raison des nombreux travaux et crues récentes. C’est pareil dans le reste du pays, où la population de rat est stable et où ceux-ci se font discrets.

La queue du rat est dégoûtante = FAUX

Curieusement, la queue du rat rebute beaucoup de gens. C’est probablement à cause de l’absence de poils fournis, comme on peut le voir chez d’autres animaux domestiques tels que le chien ou le chat. Il n’y a pourtant rien de dégoûtant à voir une peau nue… comme la nôtre ! Par ailleurs, la queue du rat n’est pas du tout « visqueuse » comme on l’entend parfois. Elle est aussi sèche que notre peau.

Par Marie-Sophie Germain