Chez les particuliers, on rencontre de plus en plus souvent des exemples de petits mammifères d’espèces différentes vivant dans la même cage ou se côtoyant régulièrement dans la même pièce. NAC Magazine vous explique pourquoi cela n’est pas recommandé.

Dans la même cage

Avec d’autres rongeurs ou des lapins ?

A l’état sauvage, chaque espèce occupe sa propre niche écologique : les chinchillas d’Amérique du Sud ne vivent pas dans les terriers des gerbilles africaines, et les lapins n’ont pas le même mode de vie que les mastomys ou les hamsters chinois ! Un cobaye ne peut vivre qu’avec un cobaye. Il ne faut jamais faire cohabiter plusieurs espèces différentes de rongeurs (ou lagomorphes) dans la même cage, pour plusieurs raisons :

• Elles n’ont pas la même alimentation : certains mammifères sont herbivores (cobaye, lapin, chinchilla, octodon…), alors que d’autres sont omnivores (rat, souris, hamster…). La nourriture du rat, riche en protéines, ne sera pas du tout adaptée au cochon d’Inde, herbivore strict. Et même entre deux rongeurs herbivores cela peut poser problème. Le chinchilla, par exemple, ne peut pas manger de verdure fraîche, alors que le cobaye en a besoin. Et la nourriture du lapin est beaucoup trop riche en calcium et pas assez riche en vitamine C dont a besoin le cochon d’Inde. Faire cohabiter deux espèces différentes, c’est les condamner à souffrir de gros déséquilibres alimentaires entraînant des maladies irréversibles. Dans la cage, impossible de contrôler qui mange quoi !

• Elles ne vivent pas de le même habitat : par exemple, le chinchilla a besoin d’une cage en hauteur avec de quoi grimper, alors qu’un cobaye préfèrera une cage toute en longueur offrant un maximum de surface au sol ! La cage d’un grand rongeur aura des barreaux trop espacés pour des petits rongeurs, et un cochon d’Inde ne pourra jamais vivre dans la cage d’un hamster ou d’une souris, beaucoup trop petite.

• Elles n’ont pas le même mode de vie : alors que la plupart des espèces de petits NAC sont diurnes, d’autres sont nocturnes, comme le hamster ou le chinchilla et certaines espèces de gerbilles (sans oublier le hérisson pygmée et le sugar glider).

• Elles n’ont pas le même comportement ou ”caractère” : le rat est un explorateur qui aime jouer, le hamster ne supporte pas la compagnie et est souvent agressif, le cobaye est craintif et aime la tranquillité, le lapin peut se débarrasser d’un intrus d’un simple coup de patte… Comment tout ce petit monde pourrait-il vivre en harmonie dans la même cage ?

• Elles peuvent se transmettre des maladies : la plupart des espèces de rongeurs sont porteuses de maladies contre lesquelles les autres espèces ne sont pas immunisées : infections bactériennes, virus, parasites internes, parasites externes… La liste est longue ! Le lapin par exemple peut transmettre au cochon d’Inde une bactérie mortelle, Klebsiella pneumoniae.

Avec d’autres petits mammifères ?

Pour toutes les mêmes raisons évoquées ci-dessus, il ne faut pas faire vivre un cochon d’Inde ou un hamster avec un hérisson pygmée, un sugar glider ou toute autre espèce de petit mammifère exotique.

Avec des oiseaux ?

Certaines personnes qui ont une grande volière pensent que des rongeurs et lapins peuvent y vivre sans problème. Mais on ne peut pas faire cohabiter des oiseaux et des rongeurs pour les mêmes raisons évoquées ci-dessus : ils n’ont ni les même besoins alimentaires, ni le même habitat, ni le même mode de vie et peuvent se transmettre des maladies.

Les oiseaux sont vecteurs de nombreuses zoonoses : psittacose, salmonellose, coccidiose, candidose, infection à Mycobacterium, etc… Avec leur nez au ras du sol, les petits mammifères respirent les déjections d’oiseaux, qui véhiculent beaucoup de maladies transmissibles aux autres espèces.

Beaucoup d’espèces d’oiseaux sont aussi très bruyantes, comme par exemple la calopsitte, ce qui est source de stress pour les rongeurs. Certaines ont aussi des becs tranchants (perruches, perroquets), d’autres ont des besoins élevés en protéines (insectivores ou omnivores) et n’hésiteront pas à becqueter un petit bout de rongeur…

Autant de bonnes raisons pour ne pas faire vivre vos cochons d’Inde avec des volatiles dans la même cage !

Avec un furet ?

Comme le furet est un carnivore domestique au même titre que le chien et le chat, il va de soi qu’il ne faut jamais mettre ce prédateur en présence d’un lapin ou d’un petit rongeur, proies faciles et sans défense. N’oubliez pas qu’à l’origine, le furet était utilisé comme auxiliaire pour la chasse au gibier… et donc aux lapins et aux rongeurs. C’est un parfait prédateur qui a gardé sont instinct de chasseur… et ses dents pointues !

Dans la même pièce

Avec un rongeur ou un lapin

Il est tout à fait possible de faire cohabiter plusieurs rongeurs d’espèces différentes dans la même pièce. Il faut cependant éviter d’avoir dans la même pièce mammifères diurnes et mammifères nocturnes (chinchilla, hamster, hérisson pygmée, sugar glider…) !

Avec des oiseaux

Il est généralement pas recommandé de faire vivre un lapin ou rongeur dans la même pièce que des oiseaux, surtout pour une question de bruit. Cependant si les oiseaux sont peu bruyants, qu’une hygiène rigoureuse est respectée et que les cages sont éloignées les unes des autres, cela se passe bien. Il est toutefois déconseillé de placer un NAC dans la même pièce que des perruches ou perroquets, qui sont beaucoup trop bruyants pour les petites oreilles sensibles.

Avec un furet ou une moufette

Pour les même raisons évoquées plus haut dans le texte, un cochon d’Inde ne doit jamais être mis en présence d’un furet ! Même chose avec la moufette, omnivore opportuniste dotée de très grosses griffes.

Avec un chien ou un chat

Tant que le rongeur ou lapin est dans sa cage ou dans un enclos sécurisé, un chat ou un chien peuvent tout à fait vivre dans la même pièce. Il faut toutefois être sûr que le chat ne donne pas de coups de patte à travers les barreaux de la cage. Il faut toujours surveiller ce petit monde de très près. Les chats et les chiens sont des carnivores dont l’instinct de chasse peut prendre le dessus. Un coup de dent est si vite arrivé !

Par Marie-Sophie Germain