Le furet pue-t-il vraiment ? Cette question agite les esprits de tous les nouveaux passionnés qui rêvent d’adopter un petit mustélidé. Et pour cause : nombreux sont ceux qui décrivent l’odeur de cet animal comme horrible voire insupportable, sans même partager leur quotidien avec un furet ! NAC Magazine vous propose de démêler le vrai du faux.

À quoi ressemble l’odeur du furet ?

L’appréciation d’une odeur étant très subjective, il est difficile de fournir une description précise de l’odeur corporelle du furet. Cependant, tous les aficionados s’accordent pour la décrire comme étant musquée, très animale.

Certains la comparent à l’odeur de la sueur humaine, en plus concentrée. Pour d’autres, cette fragrance unique est comparable à l’odeur du crin de cheval, ou encore à l’odeur des plumes de mainate. On est très éloignés de l’image d’Épinal d’une odeur insupportable !

Dans tous les cas, il est indispensable de rencontrer des furets pour vous faire une opinion avant d’en adopter un, car ce parfum musqué finira irrémédiablement par imprégner toute votre habitation.

D’où vient l’odeur du furet ?

Tordons dès à présent le cou à une idée reçue trop fréquente : l’odeur du furet ne provient pas de ses glandes anales ! Ces dernières émettent bien un liquide odorant, mais uniquement lorsque le furet se sent menacé ou surexcité – on parle alors de déglandage.

L’odeur corporelle du furet est en réalité causé par le sébum, une substance huileuse qui recouvre sa peau et sa fourrure. Le rôle du sébum est de former une pellicule protectrice (film hydrolipidique) à la surface du corps, qui protège la peau du dessèchement et fournit un certain degré d’imperméabilité au poil. Il joue aussi un rôle protecteur contre les infections, notamment en régulant l’acidité de la peau.

Au secours, mon furet devient jaune !

La production de sébum devient plus importante à partir de la puberté, car les glandes sébacées (chargées de sécréter le sébum) sont influencées par les hormones sexuelles. C’est pour cette raison que les humains adolescents ont beaucoup de boutons… et que les furets en période de reproduction deviennent jaunâtres et très odorants ! En effet, la production de sébum est très fortement augmentée chez la furette en chaleurs et chez le furet en rut, afin d’attirer un partenaire sexuel.

La stérilisation, qu’elle soit chirurgicale ou par implant contraceptif, permet de réguler durablement la quantité de sébum produite au long de l’année. Néanmoins, si vous souhaitez garder votre furet entier pour une quelconque raison, vous pouvez aussi lui fournir de la paille : elle permettra d’absorber une partie du sébum, et donc de réduire son odeur.

Et si je lui donnais un bain ?

Surtout pas ! À moins que votre furet ne soit très sale, par exemple après s’être roulé dans la boue, mieux vaut éviter de le baigner.

Tout comme le chat ou le lapin, le furet veille lui-même à l’entretien de son pelage. Lorsque vous le lavez à l’eau et au shampoing, vous détruisez le film hydrolipidique créé par le sébum. Cela a pour effets d’irriter et de dessécher la peau, ce qui la rend plus vulnérable aux infections. Par ailleurs, cela peut provoquer une suractivité des glandes sébacées et donc une production anormalement élevée de sébum. Un cercle vicieux se met alors en place : plus vous baignez votre furet, plus son odeur est forte !

Le même raisonnement s’applique aux déodorants et autres parfums pour animaux vendus dans certains magasins. Sans compter que beaucoup de ces produits contiennent du paraben et de l’alcool, composés hautement allergisants !

Vous l’aurez compris :  l’odeur du furet est loin d’être aussi abominable que ne le racontent beaucoup de personnes mal renseignées ! Pensez néanmoins à rencontrer des furets chez leurs « parents » avant de sauter vous-même le pas : vous saurez ainsi si ce parfum animal conviendra dans votre intérieur !

Par Douchka Brouet
Furetterie Twilight Polecats