La mastomys ou « rat du Natal » (Mastomys natalensis) est un rongeur encore trop peu connu… sauf chez les terrariophiles. En effet, elle est élevée le plus souvent pour servir de nourriture aux reptiles, et n’a jamais vraiment été populaire auprès des passionnés de petits rongeurs. Pour quelle raison ? Et peut-ont changer cette « malédiction » ?

Pourquoi les terrariophiles élèvent des mastomys ?

Mais d’abord, pourquoi les terrariophiles élèvent-ils des mastomys, en plus (ou au lieu) des rats et des souris ? Selon beaucoup d’entre eux, l’élevage de souris serait assez aléatoire, avec des animaux plus fragiles. Et pour certains reptiles, les rats seraient trop gros. Par ailleurs, les mastomys seraient réputées ne pas sentir mauvais comme certaines souris, et de ne pas être cannibales en cas de surpopulation. Il n’en fallait pas plus pour que les amateurs de serpents et lézards jettent leur dévolu sur ce petit rongeur également facile à élever.

Qui est vraiment la mastomys ?

Aussi appellée « souris multimammaire« , en raison de son grand nombre de mamelles, la mastomys est originaire du Natal, en Afrique. Elle mesure entre 9 et 10 cm (sans la queue) et pèse entre 50 et 90 g. Chez les terrariophiles, la mastomys est plutôt blanche ou panachée, mais chez les rares éleveurs de sélection on la trouve en plusieurs jolies mutations de couleur.

Il s’agit d’un rongeur nocturne, et pour qui la vie en groupe est extrêmement importante. D’ailleurs, quand le nid est menacé d’un danger et qu’une femelle doit déplacer ses petits, elle est aidé de toutes les autres mastomys, même les mâles.

On la dit timide, sauvage, ce qui en ferait un mauvais candidat à la domestication. Rappelons que ce fut le cas pour tous les rongeurs de compagnie, qui au départ étaient des animaux sauvages ! Malheureusement, cette idée reçue a la vie dure. Si personne ne s’attelle à élever les mastomys dans le but d’en faire des animaux de compagnie, elles resteront toujours plus ou moins timides !

Dans le coeur, et non dans l’estomac !

C’est justement le projet que Virginie, spécialiste des rongeurs depuis longtemps a décidé de sauter mettre en place. Le 15 décembre 2018, elle s’est ainsi procuré un petit groupe de mastomys dont certaines assez jeunes, afin de voir s’il était possible de les apprivoiser. Elle relate ses observations dans sa page Facebook « Mastomys de Compagnie ».

Et comme on aurait pu s’y attendre, elle raconte dès le départ que ses nouvelles protégées sont « très manipulables et pas mordeurs du tout ». Les rongeurs restent encore très vifs et réactifs au moindre bruit, et arrivent à déroger à un mode de vie diurne s’ils sont sollicités pendant la journée. Un point capital si l’on veut nouer des liens avec elle, au lieu de se lever en pleine nuit ! Virginie confirme l’absence d’odeur, même pour un groupe de mâles.

Au moment de leur adoption, les petits mâles, âgés alors de 3 semaines avaient encore besoin d’un petit coup de pouce pour terminer leur sevrage. Virginie leur a donné de la blédine, dont ils raffolent. Jusqu’à lui en lécher les doigts !

Nous souhaitons bonne chance à Virginie pour la suite de son projet, et une longue vie heureuse à ses mastomys ! Nul doute qu’au fil du temps ses protégées deviendront de moins en moins timides. Espérons que de nombreux autres passionnés de petits rongeurs suivront le même chemin et

et r Et si vous aussi vous avez craqué sur cette espèce, nous vous conseillons de lire notre page consacrée à la Mastomys.

Par Marie-Sophie Germain

Photo en tête de l’article : Batwrangler, terrarium.pl