Il est une race de poules qui a basculé du côté obscur : l’Ayam Cemani. Ce gallinacé est unique en son genre, car il est entièrement noir. Et pas seulement les plumes, mais aussi le bec, les pattes, la crête, les barbillons et même la chair et les organes. Cette incroyable hypergpigmentation est due à une fibromélanose, une mutation génétique qui induit une plus grande production de mélanine, le pigment noir. On peut souvent observer de sublimes reflets verts métalliques, qui donnent du relief au noir de jais.

Cette race qui commence à se voir en France est originaire d’Indonésie, de l’île de Java. Là-bas, elle a toujours été considérée comme ayant des pouvoirs mystiques, et on l’utilisait lors de rituels. On dit qu’elle porte chance, et que même que le sang de ce volatile sacré est noir comme de l’encre. En fait, il est tout aussi rouge que celui des autres volailles, bien que certains éleveurs affirment qu’il est un peu plus foncé.

Le coq pèse entre 2 et 2,5 kg, alors que la femelle, plus petite, oscille entre 1,5 et 2 kg. Pendant sa première année, la poule pond entre 60 et 100 oeufs. Elle le fait par cycle, en pondant 20 à 30 oeufs, puis en se reposant pendant 6 mois. Méfiez-vous des photos d’oeufs noirs ! Ceux de l’Ayam Cemani sont de couleur crème, comme nos oeufs “classiques”. Mais ils sont assez gros, comparés à la taille de la poule. A l’éclosion, il en sort des poussins déjà tout noirs.

Bien que cette race soit considérée comme l’élite de la basse-cour, elle n’est pas fragile, elle est relativement facile à maintenir. Un bon poulailler qui protège des intempéries et des prédateurs, un parcours en plein air pour se dégourdir les pattes et gratter à loisir, et une nourriture de bonne qualité feront son bonheur.

Par Marie-Sophie Germain