ESPÈCES/RACES

Les races de cochons nains asiatiques

La plupart des « types » de cochons que nous connaissons en France sont originaires du Vietnam (au Nord principalement), où les races sont nombreuses. On compte 27 millions de cochons dans ce pays ! Plus de 90% de la population porcine de cette région du monde appartient à des petits élevages familiaux dont la survie dépend uniquement de leur production. En 1994, on estimait que 72% des truies du Vietnam appartenaient à des races endémiques. Cinq ans plus tard, cette proportion est tombée à 45%, en raison de l’importation de races hybrides, plus productives.

Les races asiatiques sont pourtant reconnues pour leur résistance, et aussi leur petite taille. C’est pourquoi elles sont les candidates idéales pour le marché de l’animal de compagnie. Il est difficile d’estimer à combien s’élève la population de cochons “de type asiatique” en France, mais on peut l’évaluer à quelques milliers.

Aujourd’hui, on utilise le terme de « cochon nain vietnamien », de « cochon chinois » ou de « cochon asiatique » pour désigner des porcs noirs au groin et aux oreilles courts, à la peau fripée, et donc le poids est de 80 kg.

Ces cochons proviennent probablement de la race I (voir plus loin). Mais on trouve aussi des cochons hauts sur pattes à long groin et très poilus, d’autres courts sur pattes et peu poilus, d’autres qui ressemblent presque à des petits sangliers… Voici les races les plus communes de cochons asiatiques.

La race I

En France et ailleurs dans le monde, c’est cette race que l’on connaît sous le nom de « cochon nain vietnamien ». C’est la variété la plus répandue au Vietnam, et aussi celle que l’on retrouve le plus souvent chez les amateurs français.

Il existe plusieurs “types” de I, dont les plus populaires sont le I mo, le I Pha (80 kg) et le I Thanh Hoa (50kg). Ce cochon a une croissance très lente, puisqu’â l’âge de 8 mois il n’atteint même pas la moitié de son poids adulte !

Le porc I a la peau noire. Le mâle est plus petit que la femelle. Le groin est court, le front étroit et la peau plissée. Le poil est cours et épars, noir et brillant. Le ventre est très développé et peut même traîner par terre chez les femelles gestantes ou allaitantes. Cet aspect proéminent est renforcé par un dos souvent ensellé et des membres assez fins.

La race I se caractérise aussi par une précocité sexuelle impressionnante : la femelle est pubère vers l’âge de 2 ou 3 mois (4 à 5 mois selon certains auteurs), et le mâle avant 2 mois. Cependant, une femelle ne doit pas se reproduire avant d’avoir atteint les 8 mois.

La race Co

Originaire du Vietnam, c’est une petite race qui ne dépasse pas les 40 ou 50 kg à l’âge adulte. La peau est noire, le corps bien rond, la tête est triangulaire et le dos légèrement ensellé. C’est une race très rustique élevée en semi-liberté, et elle serait beaucoup plus résistante aux maladies que les autres races asiatiques. Elle est sexuellement précoce, puisque les femelles atteignent la maturité sexuelle vers l’âge de 2 ou 3 mois, et les mâles peuvent déjà les fécondés alors qu’ils ne sont âgés que de 40 jours ! Malheureusement, cette race est en voie d’extinction dans son pays d’origine.

La race Mong Cai

Avec environ 100 kg en captivité (75 à 80 kg au Vietnam), c’est une des plus grande race de cochon « miniature ». Il y a quelques années, on estimait qu’au nord du Vietnam, environ 45% des 1,45 millions de truies présentes sur le territoire étaient issues de la race Mong Cai, dont le berceau se trouve dans la province de Quang Ninh.

Comme la race I, elle se démarque par une grande précocité sexuelle. La robe est blanche, sauf sur la croupe, la tête et le dos, où on trouve une tache noire en forme de selle. Ce cochon du Vietnam a une pilosité plus développée que chez les autre races asiatiques.

La race Soc (ou Heo Ede)

Le Soc ressemble beaucoup à un “classique” cochon sauvage, avec un corps de petite taille et un groin assez long. Ses petites pattes courtes lui permettent de se déplacer très rapidement. Il a de longs poils noirs. Ces caractéristiques en font un cochon bien adapté à la vie en plein air. Au Vietnam, la population locale de Soc est estimée à 5000 têtes environ.

La race Muong Khuong

Chez cette race vietnamienne de 90 kg environ, les oreilles sont pendantes, la tête allongée et la peau noire ou grisâtre. Le poil est fin. Le groin est un peu relevé et les oreilles sont imposantes. Le corps est large et même si le ventre est bedonnant, il ne pend pas. Dans le Nord du Vietnam, cette race est élevée par la tribu H’Mong de Lao Cai.

La race Meo

La race Meo présente une robe noire avec des pattes blanches, une liste blanche sur le front, et des taches blanches sur la queue. Les pattes sont courtes, la tête est grosse avec un front bombé, un long groin et des oreilles tombantes. Le ventre est gros mais pas proéminent, et le dos est plat. A l’âge adulte, le poids est de 100 kg environ.

La race Vân Pa

Cette petite race vietnamienne d’environ 40 kg présente une superbe livrée noire argentée. Le corps est assez compact, avec une tête et un cou épais, un groin pointu et des petites oreilles.

La race Taïwan « Small-Eared »

Comme son nom anglais l’indique, cette race taïwannaise à la particularité de présenter des petites oreilles. Elle porte aussi le nom de race Lanyu, du nom d’une petite île de Taïwan.

La race Lee Sung

Vraisemblablement créée à partir de la race Taiwan Small-Eared, cette race de cochons d’environ 60  kg a été developpée en 1975 à l’université de Taïwan.

Quelques races népalaises

Au Népal, on trouve trois races locales de petite taille : Chwanche, Hurrah et Bampudke. Le porc Chwanche est noir, et sa population est distribuée dans les montagnes. Le porc Hurrah se retrouve dans la région de Turai et porte une robe couleur rouille. Quant au Bampudke, aussi connu sous le nom de Sanu Bandel, il s’agit probablement du plus petit cochon au monde puisqu’il ne dépasse pas les 20-25 kg à l’âge adulte !

Ces cochons du Népal sont petits car ils dépensent beaucoup plus d’énergie à conserver leur chaleur corporelle qu’à produire de la viande ou du gras. Au Népal, il existe aussi une race d’élevage “composite”, le cochon de Pakhribas, créé dans l’espoir d’obtenir un meilleur rendement. Il s’agit d’un croisement entre le Tamworth, le Saddleback et le Fayuen. Par ailleurs, les races locales sont aussi croisées avec des Landrace ou encore des Yorkshire.

Par Marie-Sophie Germain