La stérilisation est la seule façon de garantir la survie des furettes non destinées à reproduire. Dans le cas des furets mâles, elle permet également de ne pas passer 4 à 6 mois par an avec un animal sentant fortement le Reblochon ! Deux options s’offrent aux « parents » de furets : l’implant hormonal ou la chirurgie. Quelle option choisir ?
La stérilisation par chirurgie
La stérilisation chirurgicale classique consiste à retirer les gonades (ovaires ou testicules) de l’animal, ce qui permet de stopper ses cycles reproducteurs. L’intervention est pratiquée sous anesthésie générale, de préférence gazeuse, lorsque le furet est à jeûn de trois heures.
Très rapide dans le cas du mâle (seule une petite incision est pratiquée), elle est plus longue pour la femelle à cause de la localisation interne des ovaires. Sur demande, le vétérinaire peut également retirer l’utérus de la femelle (ovario-hystérectomie), pour écarter le risque d’infection utérine.
Cette option a l’avantage d’être réalisée en une seule fois, puisqu’elle est irréversible. Cependant, son principal inconvénient est qu’elle augmente le risque de maladie surrénalienne, un trouble hormonal corrélé directement à l’ablation des gonades du furet. Les glandes surrénales (situées au-dessus des reins) produisent elles aussi des hormones sexuelles, et continuent à en sécréter malgré la suppression des testicules ou des ovaires. Elles peuvent alors développer des tumeurs, qui seront à l’origine de dérèglements hormonaux généralisés. Cette maladie apparait en moyenne 3 ans après la stérilisation.
Pour minimiser ce risque, la stérilisation chirurgicale ne doit pas être réalisée avant l’âge de 6 à 8 mois. Il est aussi fortement conseillé de poser un implant hormonal au furet à partir de l’âge de 3 ans.
La stérilisation par implant
Cette méthode récente a été testée sur le furet par plusieurs vétérinaires spécialisés, notamment le vétérinaire NJ Shoemaker. Développée à l’origine pour les chiens, elle donne de très bons résultats sur le furet. Elle consiste à insérer sous la peau du furet (entre les omoplates) un implant résorbable chargé en désloréline, une hormone gonadotrope (comme Suprelorin® de Virbac). L’implant se résorbe progressivement au fil du temps, tandis que l’hormone contenue est absorbée par l’organisme. Son rôle est de mettre au repos une partie du système hormonal, notamment l’adénohypophyse et les gonades. Ce mécanisme aboutit à un état de « pause » des testicules et des ovaires.
L’inconvénient de cette méthode est qu’elle doit être renouvelée, puisque l’implant se dégrade au fil du temps. Il faut donc le remplacer à intervalle régulier. Jusqu’à présent, le dosage testé pour les furets est de 4,7 mg de désloréline. Ce dosage permet de mettre les gonades au repos pendant environ 3 ans.
Il est important de savoir que le retour à la fertilité n’a pas été étudié dans le cas du furet. Il n’est ainsi pas possible d’affirmer avec certitude qu’un furet implanté pourra se reproduire par la suite.
L’avantage le plus remarquable de ce mode de stérilisation est qu’il protège de manière efficace le furet contre le développement de tumeurs des glandes surrénales, et permet même de traiter les effets d’une maladie surrénalienne en cours.
En conclusion, que choisir ?
À la lumière de ces éléments, il paraît plus prudent de recommander la pose d’un implant hormonal, plutôt que la chirurgie conventionnelle.
Cependant, certaines situations peuvent vous contraindre à retirer les gonades de votre furet : cryptorchidie ou monorchidie (testicules non descendus), tumeur ovarienne, nécrose testiculaire…
Dans de telles circonstances, l’insertion d’un implant en complément peut être une excellente façon de protéger le furet contre la survenue de tumeur surrénalienne.
Par Douchka Brouet
Furetterie Twilight Polecats
Catégories :REPRODUCTION et ELEVAGE, SANTÉ