Une tête de loutre, de petites pattes palmées, un pelage brillant et soyeux… Le vison américain, un cousin du furet, a tout pour séduire les amateurs de NAC ! Pourtant, sa détention n’est pas à la portée du premier venu. En effet, la réglementation concernant cet animal est particulièrement stricte.

Depuis juillet 2010, le vison américain (Neovison vison) est classé en annexe 2 de l’arrêté du 10 août 2004 fixant les conditions d’autorisation de détention d’animaux de certaines espèces non domestiques dans les établissements d’élevage, de vente, de location, de transit ou de présentation au public d’animaux d’espèces non domestiques.

La loi spécifie que toute personne désirant accueillir un vison d’Amérique doit être titulaire d’un certificat de capacité pour cette espèce, et obtenir des services vétérinaires une autorisation d’ouverture d’établissement (AOE) pour l’élevage, la détention et la présentation au public d’animaux non domestiques.

Concrètement, cela oblige le candidat à l’adoption à suivre des formations théoriques concernant le vison, à justifier de plusieurs mois d’expériences pratiques auprès de cet animal (en visonnière ou en parc zoologique), à constituer un dossier détaillé reprenant ses connaissances, ses expériences et son projet, et à tenir un registre d’entrées-sorties dans lequel figureront chacun des visons détenus. Le projet doit ensuite être validé par les services vétérinaires locaux (DDPP), qui visiteront les infrastructures prévues pour accueillir l’animal et rendront ensuite leur verdict. Autant dire que la démarche est loin d’être facile !

Par ailleurs, les conditions de détention doivent répondre aux mêmes exigences que pour une visonnière ou un parc zoologique, ce qui n’est pas envisageable pour la majorité des particuliers : installations coûteuses, immenses, mise en place de périmètre de sécurité anti-évasions avec grillage doublé… Il ne suffit pas de garder son vison dans la maison comme un furet ; il faut proposer au minimum un immense enclos aux normes zoologiques qui reproduise l’environnement naturel de ce petit Mustélidé.

Les personnes qui ne respecteraient pas la législation et détiendraient un vison d’Amérique sans répondre à ces obligations sont susceptibles de poursuites pénales et de saisie de l’animal, qui peut être euthanasié à la demande des services vétérinaires.

Depuis la modification de la loi en 2010, pratiquement aucun dossier de particulier n’a été accepté en France. Et pour cause : le but de ce changement de législation était justement d’endiguer le phénomène de mode autour du vison de compagnie, car cette espèce est classée comme invasive et cause d’importants problèmes écologiques lorsque des individus sont relâchés dans la nature.

Il est donc assez illusoire d’espérer obtenir les autorisations nécessaires en tant que particulier désirant juste un animal de compagnie…

Par Douchka Brouet

Furetterie Twilight Polecats