C’est une question que nous nous sommes toutes et tous posés : galopant à toute vitesse dans leurs roues, nos petits rongeurs sont t-ils véritablement fans de cet accessoire ou bien est ce simplement un palliatif à leur captivité afin de se dépenser un minimum ?

Parfois même nous pensons que ces roues (ou « disques d’exercice », comme sur la photo en tête de l’article) pourraient bien les rendre fous. Courir et tourner ainsi en rond pendant des heures à de quoi nous laisser, nous les humains, quelque peu perplexe (bien que nous affectionnons aussi le sport pour le sport !).

Afin de répondre à cette question, des scientifiques ont mené une drôle d’expérience.

Les hypothèses

L’observation des souris comporte bien souvent une part importante d’interrogations sur cette accessoire jugé souvent primordial, parfois dangereux, mais toujours attractif pour les petits rongeurs : la roue. Alors la neurophysiologiste Johanna Meijer et ses collègues de l’université de Leiden aux Pays Bas ont mené l’enquête et ont tenté de comprendre par une expérience très simple mais futée si les souris appréciaient véritablement la roue. Deux hypothèses s’affrontent :

• Les souris apprécient courir dans la roue, elles y vont de leur plein gré et éprouvent un véritable plaisir à y réaliser de grandes sessions au quotidien.

• Les souris font de la roue uniquement parce qu’elles sont enfermées dans des cages plus ou moins spacieuses. Manquant cruellement d’exercice dans un espace forcément exigu, la roue leur permet de répondre à ce besoin. Assurément, si elles étaient libres, la roue perdrait de son intérêt…

Grâce à cette seconde hypothèse, la mise en place de l’étude devient évidente.

L’étude

Installer une roue dans un lieu de passage des souris sauvages ! Il suffisait d’y penser, il suffisait de l’imaginer et de le mettre en application.

L’équipe a décidé d’installer une roue dans une petite cage ouverte avec à l’intérieur quelques friandises. Les souris devraient rapidement apprécier ce lieu et passer à proximité de la roue. Une caméra infrarouge filme au passage des animaux et nous permet de mieux comprendre l’intérêt ou le désintérêt des souris sauvages pour la roue.

Les résultats

Aussi surprenant cela puisse paraître, les souris ont rapidement développé un certain intérêt pour la roue comme le prouvent les images de la caméra. En effet, les souris disposant pourtant de vastes étendues pour s’ébattre (là est bien l’avantage d’une vie libre), ont réalisé quelques tours de roue tout comme leurs congénères domestiques ; à tel point que les scientifiques se sont aperçus qu’elles y passaient sensiblement autant de temps que nos protégées en cage !

L’étonnement se poursuit au visionnage des films de la caméra : ces derniers nous révèlent en effet que d’autres petits animaux se sont intéressés à la roue, jusqu’à parvenir à la faire tourner ! Une grenouille, une musaraigne et même une limace se sont pris au jeu de ce drôle d’accessoire ! 

Les conclusions

Tout comme les souris domestiques, les souris sauvages ont montré un intérêt certain pour la roue. Parcourant à leurs tours quelques mètres à bord de cette dernière, elles nous montrent que la captivité n’est guère liée à ce besoin de courir dans une roue. Une expérience qui pourrait bien rassurer nombreux propriétaires qui hésitaient encore à en disposer une ou deux dans l’habitat de leurs petits rongeurs (attention en revanche à bien la choisir, nous vous donnons quelques astuces ici). 

De nombreuses questions restent encore en suspens : quelle émotion découle de ces tours de roue ? Est ce à l’origine d’un véritable bien être ? Une technique pour se détendre ? Aussi, les souris ont t-elles véritablement conscience qu’elles font du « sur place » ? La roue et surtout les petits rongeurs ont encore bien des secrets à nous livrer…!

Le saviez vous ?

Nous souris domestiques raffolent majoritairement de la roue que nous plaçons dans leur habitat. Elles y parcourent en moyenne 5km par nuit !

Par Audrey Pion

Pour plus d’informations : tous les articles sur les roues pour vos rongeurs