Que faire quand on se retrouve avec plein de bébés dans la cage alors qu’on ne savait même pas que sa femelle était gestante ? Ces portées que l’on appelle « Kinder surprise » sont arrivées à bien des amateurs de NAC qui n’était pas du tout préparés. Alors comment faire face à cette situation ?

Tout d’abord, la première chose à faire est de protéger la petite famille. Si la maman vit avec d’autres congénères, vérifiez que tout se passe bien entre tout le monde. Normalement, vous n’avez pas à reloger ses colocataires, sauf si la jeune maman est particulièrement agressive. Dans ce cas, laissez là dans sa cage habituelle et relogez les autres. Chez le cochon d’Inde, toutes les femelles peuvent s’occuper des bébés du groupe, alors il n’est pas anormal de voir un petit essayer de téter une femelle autre que sa maman !
Evitez le bruit et les manipulations, car cela risquerait de stresser la maman. Les cas de cannibalisme sont malheureusement fréquents chez certaines espèces en cas de stress, alors veillez à ne pas faire trop de bruit et ne pas manipuler la maman et les bébés.

Si vos bébés surprise sont des cochons d’Inde, chinchilla, octodons ou souris épineuse, vous verrez qu’ils sont entièrement formés, avec tous leurs poils, leurs griffes et les yeux ouverts. C’est parce qu’il s’agit d’espèces nidifuges (littéralement « qui fuient le nid »). Chez ces espèces, les bébés naissent « prêts à l’emploi », des adultes en miniature. Vous pouvez les toucher sans problème. A l’inverse, les rats, souris, hamsters et gerbilles sont nidicoles (« qui vivent au nid ») : les bébés naissent nus et aveugles, et doivent poursuivre leur développement au nid pendant plusieurs semaines. Et il vaut mieux les y laisser avec leur maman sans les déranger.

Dès le jour de la naissance, il faut déjà vous mettre à rechercher des adoptants si vous ne pouvez ou voulez pas garder tous les petits.

En effet il faut s’y mettre le plus tôt possible, vous n’avez que quelques semaines avant que les bébés soient sevrés ! C’est surtout pour les mâles que cela pose problème, car ils ne peuvent pas rester avec leur mère après le sevrage, au risque de la féconder. Il est bien sûr préférable de trouver des adoptants en qui vous avez confiance. Vous pouvez éventuellement contacter des associations, mais sachez qu’elles sont toujours débordées et préfèrent pour la plupart réserver leurs places aux animaux vraiment en détresse (abandonnés dans la rue, maltraités, etc). Même si vous êtes désespéré(e), ne les donnez pas gratuitement sur des sites de petites annonces : c’est là que s’approvisionnent certains terrariophiles pour nourrir leurs reptiles à moindre frais.

Les portées « Kinder surprise » sont une des raisons pour lesquelles il est recommandé d’acquérir son rongeur ou lapin dans un bon élevage réputé plutôt qu’en animalerie. Encore mieux, l’adopter dans un refuge ou une association ! Dans les refuges, les femelles sont toujours mises sous surveillance pour traquer une éventuelle gestation, et elles vivent à l’écart des mâles ou bien sont stérilisées. Ainsi, vous avez la garantie que vous n’aurez pas de mauvaise surprise.

Par Marie-Sophie Germain