ESPÈCES/RACES

L’octodon, ou dègue du Chili

Il ressemble un peu à une grosse gerbille, mais s’apparente au cochon d’Inde et peut se séparer de sa queue… Qui est l’octodon, ce rongeur encore trop peu connu et si particulier ?

Carte d’identité

Nom commun : octodon, dègue du Chili
Nom scientifique : Octodon degu
Origine : Chili
Taille-Poids : 200-300g
Longévité : 7 à 8 ans parfois jusque 15 ans
Régime alimentaire : herbivore strict
Mode de vie sociale : en communauté
Maturité sexuelle : 4 à 6 mois pour le mâle, 2 à 3 mois pour la femelle
Âge idéal de mise à la reproduction : 5 mois
Gestation : 87-93 jours
Nombre de petits : 1-12 (en moyenne 5)
Nb de portées par an : 2, parfois 3 (ne jamais dépasser 2)
Âge au sevrage : 4-6 semaines
Statut : espèce non domestique, soumise au Certificat de capacité à partir de 40 adultes

Description

Aussi appelé dègue, en raison de son nom scientifique, l’octodon n’est pas une gerbille géante, comme il est dit parfois dans les animaleries ! Son nom lui vient de ses dents : la surface de ses molaires et prémolaires présente un motif en forme de 8 (octo : 8 : don : dents). Et pas de panique si les dents de l’octodon sont oranges, c’est tout à fait normal !

Son corps mesure en moyenne 15 cm et il pèse environ 200 à 300 g. Ses pattes arrières sont très puissantes et se terminent par 4 doigts. Il sait très bien les utiliser pour sauter et grimper !

La longue queue (12 cm) est recouverte de poils et touffue à son extrémité. Elle n’est pas préhensile mais sert de balancier pour garder l’équilibre. Fait remarquable, elle peut se détacher du corps de l’octodon en cas de danger. On appelle ce phénomène l’autotomie.

La fourrure est courte et très douce. À l’état sauvage, elle est d’un joli agouti, mais il existe maintenant plusieurs mutations de couleurs et de patrons de coloration : bleu, sable, crème, blanc, noir, blanc, panaché… En revanche il n’existe pas encore de variétés au pelage long ou bouclé.

Comportement

C’est un rongeur diurne, qui est beaucoup plus actif en matinée et en fin d’après-midi. Mais il arrive qu’en captivité il devienne nocturne, voire crépusculaire. Il est très actif, et très vif. Il se laisse cependant manipuler sans problème s’il est bien apprivoisé.

Vie sociale

L’octodon est un animal social qui n’est heureux qu’en communauté. Dans la nature il vit en petit clans formés d’un ou deux mâles et de trois à cinq femelles, pour composer des colonies pouvant compter jusqu’à 100 individus ! En captivité il ne peut absolument pas vivre seul. Il faut un duo ou un groupe de 5 octodons dans une grande volière.

C’est aussi un animal bavard puisqu’il communique à l’aide d’un répertoire de plusieurs sons : cri aigu, grognement, gloussement…

Habitat

L’octodon est un véritable acrobate qui aime la grimpette ! Il ne peut pas vivre dans une classique cage ou un terrarium, mais doit bénéficier d’une grande et haute volière, comme celles réservées aux furets ou aux chinchillas. Celle-ci sera aménagée avec plusieurs niveaux, et équipées de branchages, plateformes, nids, et bien sûr une roue pour faire de l’exercice. Il faut choisir une roue pleine – sans barreaux – pour éviter que l’octodon se coince la queue ! Son diamètre doit être de 28 cm minimum sinon le rongeur risque d’avoir des problèmes de dos.

Il faut ajouter un petit bac avec de la terre à bains, car l’octodon en a besoin pour dégraisser son poil. Un récipient assez haut une une baignoire à terre à bains est l’idéal pour éviter les projections partout autour de la cage !

Pour la litière, évitez à tout prix les copeaux de bois de résineux, qui sont toxiques ! Vous avez le choix entre la litière de cellulose, ou encore la litière de chanvre.

Alimentation

En ce qui concerne l’alimentation, il faut savoir que l’octodon est prédisposé  à l’obésité et au diabète, avec risque de cataracte. La nourriture doit être donc très pauvre en graisses et en sucres. Surtout pas de friandises industrielles, de graines de tournesol et de cacahouètes ! Il faut donc choisir un aliment complet spécial octodon, qui se présente sous la forme de granulés tous identiques pour que l’octodon ne puisse pas trier. S’il a un mélange de graines, il ne mange que les plus caloriques, ce qui a des conséquences dramatiques sur sa santé.

Le foin frais est essentiel, pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce que l’octodon est un herbivore strict, qui a besoin de digérer des fibres en permanence. Ensuite, parce qu’en tant que rongeur, ses dents poussent sans arrêt, et la meilleure façon de les « limer » est de mâcher du foin car celui-ci contient des cristaux de silice, très abrasifs.

Vous pouvez donnez un petit morceau de légume, mais évitez ceux qui sont trop riches en eau, car l’octodon ne mange que de la nourriture sèche. Et bien sûr évitez les fruits car ils sont riches en sucre, et ne sont pas recommandé chez des animaux prédisposés au diabète.

Si vous souhaitez faire plaisir à votre octodon avec des friandises, optez pour des herbes, fleurs et plantes séchées 100% bio, tout à fait adaptées à son régime alimentaire.

Reproduction

Tout comme le cochon d’Inde ou le chinchilla, l’octodon est un rongeur nidifuge. Cela veut dire que les petits « fuient le nid », autrement dit ils naissent entièrement formés, avec tous leurs poils et les yeux ouverts, après une longue gestation.

La femelle est sexuellement mature dès l’âge de 2 à 3 mois, et elle peut mettre bas à plusieurs portées chaque année. Le plus souvent elle observe une période de repos entre janvier et juin.

Après un accouplement très bref, la gestation dure 87 à 93 jours. A la naissance, les petits sont au nombre de 1 à 12, avec une moyenne de 5. En tant que rongeurs nidifuges, les bébés sont débrouillards dès leur premières heures de vie. Ils commencent à manger de la nourriture solide au bout de quelques heures. Ils grandissent très rapidement, et sont sevrés vers l’âge de 4 à 6 semaines.

Dans la nature, les mâles ne sont pas du tout agressifs avec les petits et participent même à leur éducation ! Cependant, en captivité, il faut retirer les mâles afin d’éviter qu’ils ne fécondent de nouveau la femelle qui vient de mettre bas.

Par Marie-Sophie Germain